Oscillation



Par moment, au creux de mon vagabondage
Tu es ton pays tout entier
Ton poids me fait basculer et rien ne penche en ma faveur
Ni les savoirs, ni les faits
J'envisageais l'équilibre, c'est déjà trop
Alors j'ai songé, l'oreille interne indifférente
À l'aube, assez vite j'ai conclu à la fissure
Penchée vers l'impossible
Puis, au soir, je me suis adonnée sans restriction à l'attraction fébrile
Glissée toute entière dans le nœud coulant de mon attachement
Méthode : plaçant méticuleusement
De chaque côté de la ligne où rien n'est plus
Où, soyons honnête, n'a jamais été, je veux dire, d'aplomb
Ici, le passé
L'avenir, disons, là
Ils pèsent autant
Les bonnes raisons, les prudences
Les conséquences et les savoirs anciens
Que
Les envies sombres et les odeurs de peaux
Les plongeons au centre de sphères si privées
Qu'elles restent là
Flottant sans fin dans la myéline





Décembre 2011